Écho du passé [Pv avec le Duc dans le passé]

Nombre de messages : 14 Date d'inscription : 04/03/2008

Il faisait terriblement chaud et humide. En bref, c'était comme tous les jours de l'année dans cette région quasi-désertique. Le soleil n'avait même pas atteint son zénith encore que la chaleur était accablante. Le brouhaha était terrible parmis les étales. Assise sous l'auvent, Méissane était rafraîchie par un serviteur qui battait lentement un éventail géant. Elle épongea son front avec une éponge d'eau froide et soupira. Son mari était parti depuis un bon moment. Teyeb jouait par terre ce qui fit grimacer sa mère. Méissane se leva et s'approcha de son fils de deux ans et le releva avant de secouer ses vêtements pour les débarasser du sable.

- Teyeb! Tu sais que y'e n'aime pas quand tu y'oues par terre! Tu salis tes beaux vêtements! Il n'y a que les enfants des pauvres qui y'oue par terre dehors! Dans ta chambre cela me dérange moins, mais pas en public! Relève-toi maintenant et tiens ton rang!

Elle retourna s'assoir et Teyeb retomba assis sur le sable. Méissane soupira d'exaspération et appuya son coude sur le bras de la chaise avant de poser son front dans sa main.

- Laissez-le jouer, Méissane, dit doucement la voix familière de son mari.

La jeune femme releva la tête et le fixa pendant un long moment, comme si elle le mettait au défi de dire un mot de plus. Comme à son habitude, Isam abdiqua en baissa les yeux vers le sol. Le regard de la marquise se posa sur la cruche qu'il tenait.

- Vous en avez mis du temps avant de trouver de l'eau!

Se rappelant la cruche d'eau, Isam la tendit à sa femme qui saisit un gobelet. Elle versa le précieux liquide froid et en prit plusieurs gorgées avant d'appeler son fils pour le faire boire aussi. Elle en offrit à son mari en dernier et il but à grande lampée. Méissane pianota sur le bras de son siège. Isam reconnut ce geste manifeste que quelque chose la tracassait.

- Qu'y a-t-il ma chérie?
- Il y a que notre fils est aussi basané qu'un enfant de bas-fond! Y'en ait assez que vous ne m'aidiez pas à l'éduquer et à le discipliner! Il faudra bien qu'il devienne marquis un jour!
- Oui, et? C'est encore un enfant!

La marquise se leva et failli gifler son mari qui se cacha derrière ses bras avec crainte. Il sut qu'il avait été trop loin. Il n'y avait jamais eu d'amour entre lui et son épouse. Leur mariage de raison y était pour quelque chose. Jamais Isam aurait choisi une telle femme! Elle était dure et hautaine. Rarement elle faisait preuve de tendresse. Son père avait dit que c'était parce qu'elle voulait le mieux pour les gens qui l'entouraient alors elle se faisait un devoir d'être sévère.

- Si! Ce n'est qu'un enfant, mais c'est y'ustement le bon moment pour lui inculquer les bonnes leçons! Arg! Et puis, y'en ait assez. Prennez-le avec vous et retourner à la maison.

Isam acquiesça et prit leur fils dans ses bras avant de partir. Méissane reprit sa place sur son fauteuil, observant la plèbe avec dégoût. Puis un homme à l'apparence riche fit son apparition. Méissane se leva et l'aborda quand il passa près de son étal. Elle se lança dans un astucieux discours sur le lin qui était le meilleur au monde, le plus doux et le plus beau. Au bout d'à peine une minute, n'importe qui aurait été totalement ensorcelé, mais elle arrêta un peu avant. La marquise plissa les yeux et posa une main sur l'une de ses hanches en prenant appuie sur sa jambe.

- Mais y'e vous connait! Vous êtes mon cher cousin! Mark, c'est cela, na? Ah! Comme c'est bon de vous voir ici! Venez, venez...

Elle l'invita sous l'auvent, à l'abri du soleil désséchant. Elle lui servit un gobelet d'eau et s'en resservi. Elle se tourna vers le serviteur et claqua des doigts sèchement avant de lui ordonner d'apporter un autre fauteuil, chose qu'il fit rapidement. Méissane s'assit en indiquant à son cousin lointain de faire de même.

- Alors! Qu'est-ce qui vous emmène?! lança-t-elle joyeusement.